Nous avons tous un âge qui correspond au nombre d’années écoulées depuis notre naissance. Cet âge, appelé âge chronologique, est facile à calculer et à vérifier. Mais est-ce le seul critère pour évaluer notre état de santé, notre espérance de vie ou notre risque de maladie ? Pas si sûr. En effet, il existe un autre âge, moins visible mais tout aussi important, qui reflète notre état physiologique et fonctionnel. Cet âge, appelé âge biologique, peut être très différent de notre âge chronologique, selon notre mode de vie, notre génétique, notre environnement ou notre histoire médicale. Mais comment mesurer notre âge biologique, et quels sont les facteurs qui l’influencent ? Cet article vous propose de découvrir les définitions, les méthodes et les enjeux de l’âge biologique et de l’âge chronologique.
Qu’est-ce que l’âge biologique ?
L’âge biologique est une estimation de l’âge réel de notre organisme, basée sur des indicateurs biologiques, physiologiques ou fonctionnels. Il s’agit d’une mesure relative, qui compare notre état de santé à celui d’une population de référence du même âge chronologique et du même sexe. L’âge biologique peut être plus jeune ou plus vieux que notre âge chronologique, selon que notre organisme est plus ou moins usé, plus ou moins performant, plus ou moins résilient1.
L’âge biologique est un concept complexe et multidimensionnel, qui englobe différents aspects du vieillissement, tels que :
- le vieillissement cellulaire, qui correspond à l’altération progressive des structures et des fonctions cellulaires, liée notamment à la réduction de la longueur des télomères, à l’accumulation de dommages à l’ADN, à la perte de la capacité de réparation ou de renouvellement des cellules, ou à l’augmentation du stress oxydatif ;
- le vieillissement moléculaire, qui correspond à l’altération progressive des molécules essentielles au fonctionnement de l’organisme, comme les protéines, les lipides, les glucides ou les acides nucléiques, liée notamment à la glycation, à l’oxydation, à la dénaturation ou à l’agrégation de ces molécules ;
- le vieillissement tissulaire, qui correspond à l’altération progressive des tissus qui composent les organes, comme le tissu conjonctif, le tissu musculaire, le tissu nerveux ou le tissu vasculaire, liée notamment à la perte de la cohésion, de l’élasticité, de la vascularisation ou de l’innervation de ces tissus ;
- le vieillissement organique, qui correspond à l’altération progressive des organes qui assurent les fonctions vitales de l’organisme, comme le cœur, les poumons, le foie, les reins ou le cerveau, liée notamment à la diminution de la capacité fonctionnelle, de la réserve fonctionnelle ou de la compensation fonctionnelle de ces organes ;
- le vieillissement systémique, qui correspond à l’altération progressive des systèmes qui régulent l’homéostasie de l’organisme, comme le système endocrinien, le système immunitaire, le système nerveux ou le système inflammatoire, liée notamment à la perturbation de la communication, de la coordination, de l’adaptation ou de la réaction de ces systèmes ;
- le vieillissement fonctionnel, qui correspond à l’altération progressive des capacités physiques, cognitives, sensorielles ou psychologiques de l’individu, liée notamment à la diminution de la force, de la vitesse, de la mémoire, de l’attention, de la vision, de l’audition ou de l’humeur2.
Comment mesurer l’âge biologique ?
Il n’existe pas de méthode universelle pour mesurer l’âge biologique, car il n’existe pas de biomarqueur unique et fiable du vieillissement. Plusieurs méthodes ont été proposées, qui se basent sur différents indicateurs, tels que :
- les marqueurs biochimiques, qui correspondent à des molécules présentes dans le sang, l’urine ou la salive, et qui reflètent l’état de santé de certains organes ou systèmes, comme le glucose, le cholestérol, les triglycérides, la créatinine, l’urée, l’albumine, les hormones, les cytokines ou les anticorps ;
- les marqueurs génétiques, qui correspondent à des caractéristiques du génome, et qui reflètent l’état de santé des cellules, comme la longueur des télomères, la méthylation de l’ADN, l’expression des gènes, le nombre de copies de gènes ou la variabilité génétique ;
- les marqueurs physiologiques, qui correspondent à des paramètres mesurables par des appareils, et qui reflètent l’état de santé de certains organes ou systèmes, comme la fréquence cardiaque, la pression artérielle, la capacité respiratoire, la température corporelle, la composition corporelle, la densité osseuse ou la variabilité de la fréquence cardiaque ;
- les marqueurs fonctionnels, qui correspondent à des tests ou des questionnaires, et qui reflètent l’état de santé de certaines capacités, comme la force musculaire, la vitesse de marche, l’équilibre, la flexibilité, la mémoire, l’attention, la vision, l’audition ou la qualité de vie3.
Ces indicateurs peuvent être combinés entre eux, par des méthodes statistiques ou des algorithmes d’intelligence artificielle, pour obtenir un score global, qui représente l’âge biologique. Plusieurs modèles ont été développés, comme l’horloge épigénétique, le score de fragilité, le score de vieillissement phénotypique, le score de vieillissement métabolique ou le score de vieillissement inflammatoire4. Ces modèles ont une valeur prédictive, car ils permettent d’estimer le risque de mortalité, de morbidité ou de déclin fonctionnel d’un individu, en fonction de son âge biologique.
Quels sont les facteurs qui influencent l’âge biologique ?
L’âge biologique n’est pas fixe, mais il évolue au cours de la vie, en fonction de nombreux facteurs, qui peuvent être classés en deux catégories : les facteurs intrinsèques et les facteurs extrinsèques.
Les facteurs intrinsèques sont ceux qui sont propres à l’individu, et qui sont en partie hérités de ses parents. Ils comprennent :
- le sexe, qui influence le vieillissement, car les femmes ont généralement un âge biologique plus jeune que les hommes, en raison de différences hormonales, génétiques, immunitaires ou comportementales ;
- la génétique, qui influence le vieillissement, car certains gènes sont impliqués dans la régulation du cycle cellulaire, de la réparation de l’ADN, de la réponse au stress oxydatif, de l’inflammation ou de la longévité ;
- l’épigénétique, qui influence le vieillissement, car certains facteurs environnementaux peuvent modifier l’expression des gènes, sans changer leur séquence, par des mécanismes comme la méthylation de l’ADN, l’acétylation des histones ou les ARN non codants.
Les facteurs extrinsèques sont ceux qui sont liés à l’environnement, et qui sont en partie modifiables par l’individu. Ils comprennent :
- l’alimentation
- l’exercice physique
- le sommeil
- le stress
- le tabac, l’alcool et les drogues
- l’environnement, qui influence le vieillissement, car il peut être source de polluants, de radiations, de bruits, de températures extrêmes, de micro-organismes ou de facteurs sociaux.
L ’âge biologique est un indicateur plus pertinent que l’âge chronologique pour évaluer notre état de santé, notre espérance de vie ou notre risque de maladie. En effet, l’âge biologique reflète mieux les effets du vieillissement sur notre organisme, et il peut être modifié par nos choix de vie. L’âge biologique peut donc être utilisé comme un outil de prévention, de diagnostic, de pronostic ou de suivi de notre santé.
L’âge biologique et l’âge chronologique sont deux notions différentes, mais complémentaires, pour appréhender le vieillissement. L’âge biologique est une estimation de l’âge réel de notre organisme, basée sur des indicateurs biologiques, physiologiques ou fonctionnels. L’âge chronologique est le nombre d’années écoulées depuis notre naissance. L’âge biologique peut être plus jeune ou plus vieux que l’âge chronologique, selon notre mode de vie, notre génétique, notre environnement ou notre histoire médicale. L’âge biologique est un indicateur plus pertinent que l’âge chronologique pour évaluer notre état de santé, notre espérance de vie ou notre risque de maladie. L’âge biologique peut être mesuré par différentes méthodes, qui se basent sur différents indicateurs, et qui ont une valeur prédictive. L’âge biologique peut être modifié par nos choix de vie, qui peuvent avoir un impact positif ou négatif sur notre vieillissement.